vendredi 29 juillet 2016

Les règles de l'Art

Les règles de l’Art

Cet article en espéranto est ici :
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/la-reguloj-de-larto.html

Lors de ma première lecture du « Procès de l’Art » de Ernest Archdeacon,
ma réaction fut d’écrire l’article « Reago al la artikolo la Proceso de l’Arto ».
Maintenant, je voudrais revenir au texte de E.A. parce que je pense
que ma première réaction peut induire l’erreur que j’approuve ce « Procès de l’Art ».
D’autre part en ayant fait une discrète petite enquête, je me rends compte,
à ma grande surprise, que beaucoup de gens, sans le formuler pensent ce qu’exprimait E.A.
Je dois donc préciser mon opinion à propos de cet article :
L’auteur est sincère mais il se trompe.
Sa conviction est, rappelons nous sa thèse :
« …l’art est un rêve, une illusion sans la moindre réalité,
et une utilisation détestable de l’activité humaine. »
Sur quoi s’appuie le polémiste ?
En fait, il n’a qu’un seul et unique argument qui se résume ainsi :
«L’appréciation de l’art est subjective.»
Ce que personne ne peut contester.
Archeacon ajoute: « Les règles de l’Art n’existent pas. »
Là, je pense que cette affirmation est fausse.
Mais son erreur la plus flagrante est dans sa conclusion :
« …donc l’art est inutile voire néfaste.»
Cette déduction n’est nullement logique et je la corrigerais ainsi:
L’appréciation de l’art est subjective donc l’utilité de l’art ne peut résider que
dans la relation se créant entre un artiste et son public.
Ce public peut d’ailleurs se limiter à soi même, si la pratique
artistique peut aider quelqu’un à supporter la vie et le monde…
Revenons à la formule « les règles de l’Art » que Archdeacon considère insignifiante.
Les arts, et je dis bien tous les arts ont des règles.
C’est vrai, ces règles sont évolutives, elles n’ont cessé de se modifier au cours des âges
et elles sont différentes pour chaque culture. Mais cela ne les empêche nullement d’exister.
c’est bien d’ailleurs en ayant quelques notions de ces règles temporelles et locales
que le spectateur peut apprécier les œuvres qui se présentent à lui.
Parmi ces règles, il est vrai très nombreuses, j’en distingue une que je
considère comme universelle, celle de l’efficacité qui peut se résumer ainsi :
Obtenir l’effet maximum par le minimum de moyens.
C’est d’ailleurs la connaissance de cette règle qui m’a fait classer l’Espéranto parmi les plus grands chefs d’œuvres de l’Art.*
Mais je ne veux gaspiller, ni octets, ni papier, ni temps pour démontrer l’utilité de l’art sous toutes ses formes, et pour certains aspects pervers,  j’en ai parlé dans ma première réaction au « Procès de l’Art ».
  • * J’entends bien la critique m’objecter : «mais une langue n’est pas un objet d'art».
    Ce que certains reprochent en premier à l’Espéranto est d’être artificiel, ce à quoi je réponds que le propre d’une œuvre d’art est justement d’être «artificielle», c’est à dire, créée avec art.

Cet article en espéranto est ici :
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/la-reguloj-de-larto.html
Pour en savoir plus sur l'auteur du Procès de l'Art :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Archdeacon
Pour visionner l’article original en esperanto on peut aller ici
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/la-proceso-de-larto.html
Pour obtenir la revue La Gazeto
http://osiek.org/lagazeto/fr.html
Pour lire ma réaction en français sur ce blog
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/reaction-au-proces-de-lart-kavlan.html
Mia reago en esperanto lokiĝas ĉi tie :
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/reago-mia-al-la-proceso-de-larto.html
Pour me retrouver dans mon atelier de peinture
http://www.yanpetro-kavlan.fr

Réaction au procès de l'Art (KAVLAN)


Réaction au procès de l’art
 
Réaction à l’article (traduction en français)
« La proceso de l’arto » de Ernest Archdeacon
Article original en Espéranto est à retrouver ici :
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/reago-mia-al-la-proceso-de-larto.html

Ayant lu « la proceso de l’arto » de Ernest Archdeacon (article qui n’a pas été traduit de l’espéranto) j’ai tout de suite pen à Marcel Duchamp :

Voici l’une des légendaires «Fontaines» de Marcel Duchamp en 1917. Exemplaire visible au Musée d’Art Moderne de Paris.

Voici une autre «Fontaine» de Marcel Duchamp modifiée parPierre Pinoncelli en 1993. Visible  au musée MAMAC de Nice. (Pierre Pinoncelli, alias Pierre Pinoncely)
«ses «ready-made» (chose déjà faite) dont la très connue et légendaire «Fontaine(1917)», en fait un urinoir fabriqué en série…»http://eo.wikipedia.org/wiki/Marcel_Duchamp
Ces exemplaires, parmi d’autres, montrent que le procès de l’art a été fait par des artistes eux-mêmes qui choisirent une nuance de sentiment sur une palette ronde qui va de «Tout-est-Art» à «l’Art-est-nié»
Au XXème siècle, l’art a été jugé, condamné et exécuté.
Il est possible que ces «œuvres» produisent encore chez quelques spectateurs une colère contre leurs auteurs… Mais la colère aveugle et l’on doit se calmer pour laisser place à une réflexion rationnelle.
D’ailleurs je dois citer un autre «artiste, plasticien» Piero Manzoni. En mai 1961, il alla encore plus loin dans la même démarche avec ses «Merde d’artiste» …au sujet desquelles tous les détails peuvent être trouvés sur Internet.
Les images parlant d’elles-mêmes, on peut constater que l’idée que le «Proceso de l’arto» de Ernest Archdéacon a exprimée en espéranto s’inscrit dans l’histoire.
On ne peut discuter avec un mort…donc, il reste une attitude logique à l’égard de ce «Proceso de l’arto» : regarder le texte comme une œuvre d’art et obtenir un paradoxe humoristique. Ayant jugé et condamné l’art, Ernest Archdeacon a créé une œuvre d’art de la même manière que «Le bourgeaois gentilhomme» de Molière faisait de la prose sans le savoir.
 Mais où se situe l’équité? Sans avocat de la défense un procès semble n’être qu’à charge.
Si le texte d’Archéacon est une œuvre d’art,  indépendamment de toute valeur intrinsèque, il permet de cogiter, méditer et il ouvre même le champ à une plus large réflexion.
 L‘art est une affaire complètement subjective, c’est une évidence. Aucun appareil ne permet de mesurer la valeur artistique de quoi que ce soit.
Le fait quavec toutes les nuances, superlatives, relatives ou absolues, on puisse aimer ou détester une œuvre, un œuvre, un artiste, n’est pas un argument rationnel pour condamner ou décider que l’art n’existe pas, ou au contraire, pour innocenter l’art dans tous ses aspects.
Les individus absolument insensibles à un art ou à tous les arts ne manquent pas. Pour illustrer cette idée, il suffit de penser à un aveugle qu‘une image ne peut émouvoir puisqu’il ne peut la percevoir. Sans être complètement aveugle, pour un daltonien une image colorée ne vaut pas plus que la même en noir et blanc. Un sourd de naissance peut-il être ému par la musique?
Outre les capacités à percevoir, Il ne suffit pas de voir, d’entendre, et plus généralement d’utiliser ses sens pour s’émouvoir à cause d’une «stimulation artistique». La sensibilité artistique est liée à tellement de facteurs culturels et individuels qu’il n’est pas rare de rencontrer des handicapés de l’art.
 Après ce préambule je vous propose mon témoignage:
«Je me sens peintre car depuis toujours la création d’image en occupant mon esprit, équilibre mon psychisme, ceci dit, j’ai bien conscience que se déclarer peintre, donc éventuellement «artiste», est une revendication qui ne peut être validée que par le spectateur. Mes images peuvent vous laisser indifférent ou même vous déplaire. J’accepte cette situation d’autant plus facilement que si certains peintres, même complètement inconnus, m’émeuvent, d’autres très célèbres me laissent sans réaction et même peuvent m’ennuyer. Rester sans réaction n’est pas plus honteux que de s’émouvoir. Le jugement de valeur d’une œuvre d’art n’est le fruit que d’un sentiment intime et personnel.
Définir l’art en général et en particulier la peinture n’est pas facile, mais je pense que l’on peut distinguer ce que, pour moi, il ne devrait pas être :
La peinture ne doit pas être une nouvelle religion, qui complice d’une spéculation avide d’argent et d’un système immoral, corrompt et mystifie un public naïf.
Je reviendrai par la suite sur cette idée*.
Peindre libère l’imagination, grâce à quoi, le dialogue avec soi-même et éventuellement avec les autres est facilité.
Véhicule de l’imagination, pas plus qu’un autre art, la peinture ne permet d’expliciter les idées.
Pour réellement communiquer, en échangeant des informations et des idées, une langue est nécessaire.
Pour communiquer avec son voisin une langue locale n’est pas seulement utile, mais elle est digne d’être aimée de ses  chanceux locuteurs.
Pour se libérer de tout ethnocentrisme, l’ Ilo (Internacia Lingvo, Langue Internationale) reste la seule solution.
On aime d’autant plus le lieu où l’on vit, qu’on ne s’y sent pas enfermé; cet amour de la liberté m’a conduit à apprendre et pratiquer la langue Espéranto.
En outre, un jour, j’ai rencontré la zététique, qui est une intéressante manière d’examiner le monde. Zététique qui se trouve à la base de la méthodologie scientifique et du progrès technique, qui est, en fait, le contraire d’une idéologie.
Voilà pourquoi, Peinture, Espéranto, Esprit critique sont absolument nécessaires à ma liberté imaginative.
Voici une anecdote : Un jour j’avouais mon athéisme de naissance à un vieux prêtre dont le nom est Joseph, avec lequel je m’étais lié d’amitié dans une réciproque tolérance. Nous philosophions et notre conversation me conduisit à la question : «
— Que penses-tu intimement ?  Je vis sans religion et je ne me suis jamais senti attiré par une quelconque croyance irrationnelle. La transcendance est étrangère à ma pensée. Suis-je normal ? Est-ce que je ne suis pas mentalement infirme ? Est-ce qu’il ne me manque pas quelque chose que les croyants possèdent ? Car en fait les croyants sont plus nombreux que les athées et je n’ignore pas que beaucoup d’entre eux sont moins stupides que moi.
Voici sa réponse :  «
Tu n’es pas infirme. C’est nous les croyants qui avons besoin de la religion comme d’une canne
 J‘ai souvent repensé à cette amicale réponse du «père Joseph»… Peut-être que la peinture joue pour moi le rôle de bâton de marche,de pinceau de marche, de crayon de marche…
 Mais je repense au «*» que j’ai noté précédemment pardonnez moi si je me cite (peut-être que ce point rejoint  une idée d’Ernest Archdéacon) :
«La peinture ne doit pas être une nouvelle religion, qui complice d’une spéculation avide d’argent et d’un système immoral, corrompt et mystifie un public naïf.»
Bon, l’art (même «l’art contemporain») existe indépendamment de nos sentiments à son égard.
Voici la question importante : 
Pourquoi un excrément au sens propre du mot a pris une valeur «monétaire» beaucoup plus importante que celle de l’or depuis 1961 ? Nous n’avons pas le droit d’ignorer ce fait notable la «Merde d’artiste» de Piero Manzoni (30 grammes de matière fécale) vaut aujourd’hui 30500 €.
 Je reconnais que pendant des décennies j’ai attendu de trouver une réponse…Maintenant il s’impose de montrer le courage dont parlait Jean Jaurès «…Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire…»
Et bien, voici donc la contrôlable réalité : 
L‘art, depuis la préhistoire, est l’un des outils du pouvoir pour les chefs, chamans, rois, empereurs, dictateurs, chefs religieux, politiciens et tous les régnants sur les clans, tribus, sectes, religions, sociétés, communautés et nations.
À notre époque, depuis un siècle, sur notre terre, le super-pouvoir est financier, cela signifie qu’une petite communauté de très riches individus dont la seule préoccupation est le profit, constitue une sphère financière, alias «Les marchés» qui détient le pouvoir réel.
Mais peut-on objecter : «
Le pouvoir politique ne participe t-il pas à la marche du monde ?
Absolument pas, pour posséder le pouvoir il est nécessaire de posséder la force et pour posséder la force il est nécessaire de posséder l’argent. Celui-ci, aujourd’hui, n’appartient qu’à la sphère financière. La réélection des politiciens dépend des décisions de la finance. Par conséquent le pouvoir politique est au service du pouvoir financier.
— Bien, mais comment ce phénomène est-il en relation avec notre art contemporain ?
— Nouvelle évidence :
L‘art contemporain permet de créer de la valeur sans créer de richesse. Voici le vrai graal de la sphère financière : «faire du fric avec rien». C‘est la plus rentable de toutes les pompes à finance.
— Mais cette pompe fonctionne aux dépends des spéculateurs. En achetant «Merde d’artiste», ceux-ci ne risquent-ils pas leur argent ?
— Certes, quelques collectionneurs dilettantes peuvent éventuellement perdre de l’argent s’ils n’ont pas complètement compris comment fonctionne le système, mais les spéculateurs professionnels peuvent sans danger investir des fortunes. Il leur suffit de posséder les moyens nécessaires à leurs ambitions…»
Voilà comment fonctionne la pompe à finance : 
Le promoteur d’artiste investit non pas sur une œuvre mais sur «l’œuvre» (au masculin c’est l’ensemble de la production d’un artiste). L’artiste est lié à son promoteur par un contrat avec des clauses très précises, généralement ces clauses sont léonines(…c’est-à-dire «au seul profit du promoteur» ).
Le promoteur s’occupe de rendre célèbre l’œuvre. On organise des expositions dans des musées privés ou publics (appartenant à des villes, des régions, des communautés nationales) et dans de nombreux endroits où passe du public.
Par l’action d’instituts culturels privés ou publics, grâce à l’argent privé et public, l’œuvre est petit à petit valorisé et officialisé.
Tous les moyens d’information collaborent avec profit, dans le processus de célébration et d’officialisation par une large publicité autour de l’œuvre.
Quand l’œuvre est suffisamment célèbre on commence à organiser des ventes publiques dans lesquelles les pièces à acheter sont vendues d’avance à un prix convenu créant un commencement de cote et ainsi la spéculation peut commencer…Donc pour le promoteur qui connaît son métier, le risque est quasiment nul, il ne peut que gagner.
Pour la classe politique l’affaire est aussi intéressante car elle a son rôle dans le système. L’art est un champ où le politicien peut agir dans le vestige de pouvoir qui lui reste
(N’oublions pas que le politicien a rarement le pouvoir directement financier). Car, le politicien par de simples décisions peut participer à la promotion de l’œuvre, et par conséquent recevoir une compensation, par exemple une aide pour se faire réélire…»
Comment contrôler la véracité de cette description du système ? 
Par exemple, il suffit de lire les programmes des évènements artistiques. Le parrainage, le sponsoring, le mécénat sont indiqués quelque part sur les notices.
Ces participants au système ne sont pas cachés…On peut y lire le nom des entreprises, associations, organismes officiels, ministères qui participent à l’évènement culturel. En passant, remarquons qu’aucun participant au processus ne peut se reprocher  une attitude ou une action illégale. Tout est «presque» transparent. La loi est faite par ceux qui l’utilisent
Réflexion supplémentaire : 
Politiquement le rôle principal de l’art est de mystifier le peuple.
Devant des œuvres mégalomaniaques**(j’ajoute à nouveau mes ** car je pense à de nouveaux exemples,) le peuple réagit ainsi :
«— Je ne comprends pas cet art. Mais il coûte tellement cher que vraisemblablement les décideurs politiques sont beaucoup plus intelligents que moi…pour ne pas sembler plus bête que ma propre estime, je passe en sifflotant.»
La foule ne peut s’imaginer que la masse monétaire qui nourrit la spéculation est pompée dans sa propre poche de contribuable et que le sentiment qui lui est suggéré est complètement anti-démocratique.»
 Concluons : Ernest Archdeacon avait une bonne intuition même si ses arguments n’étaient pas entièrement convaincants, parce qu’à son époque on ne pouvait pas encore comprendre complètement l’évolution de notre société mondiale.
L’art serait ainsi condamné… mais que pourrait donc dire l’avocat de la défense ?
«— L’art véritable ne peut pas être limité au résultat d’une  folle avidité d’argent. On rencontre l’art quand on ne l’attend pas. Quand un autre humain réussit à provoquer une émotion en vous…Voilà, c’est de l’art.
La valeur monétaire n’a que l‘importance qu’on veut bien lui attribuer, mais en fait seul importe la richesse émotive de l’objet artistique.
Une personne sensible n’a pas besoin d’avocat pour rencontrer et reconnaître l’art partout où il peut jaillir à l’improviste. On distingue facilement l’art des charlataneries, il suffit de retrouver son âme d’enfant et d’éviter les inhibitions d’une stérile intellectualisation.
Pensons toujours au «Nouvel habit de l’empereur» la fable de  H.C. Andersen et restons l’enfant sincère qui s’écrit : «— L’empereur est nu!» quand il aperçoit l’homme sans vêtements.
Cuisinons, sculptons, dessinons, peignons, jouons de la musique, jouons du théâtre, chantons, dansons, rions, pleurons, applaudissons, aimons, jouissons…L’art est partout où l’humain offre à l’humain de l’émotion en partage. Mais en même temps ayons conscience que l’art officiel dans sa dimension financière et spéculative, est aussi une grande escroquerie qui trompe la démocratie.
Une idée en passant :
Au sujet des artistes que j’ai cités, comme Marcel Duchamp, Pierre Pinoncelli et Piero Manzoni, nous n’avons ni à les juger, ni à lescondamner. Ils ont fait leur travail de «créateurs», ils ont effectivement créé des œuvres subversives qui rendent évidentes la manière dont fonctionne  le système artistique de notre temps. Il suffit de ne pas se tromper dans la lecture de leurs œuvres…
Ce ne sont pas eux les principaux coupables dans la création de la grande tromperie de «L’art contemporain» qui pompe dans la poche du peuple pour enrichir toujours plus, les nantis. Ne confondons pas ceux qui font savoir, peut-être un peu complices, avec les vrais insatiables coupables qui organisent la mystification et empochent le principal profit.
Maintenant vous comprenez le système mais permettez-moi de revenir à mes **…
Des œuvres mégalomaniaques
Comme précédemment je pars d’un exemple concret :
À Nice (Côte d’Azur, France) une œuvre monumentale est érigée sur la Promenade des Anglais. L’inauguration eu lieu le 31 mai 2010 par Christian Estrosi Maire de Nice et Nicolas Sarkozy Président de la République d’alors.
L’œuvre mesure 30 mètres de haut, pèse 54 tonnes et elle est fixée au sol par un socle de métal et béton de 40 tonnes. Elle est réputée être alors, la plus lourde œuvre dans l’espace public en France.
Le prétexte pour élever le monument était le 150ème anniversaire du rattachement de Nice à la France.
La partie visible est constituée de neuf énormes poutres inclinéessur la verticale qui ne se touchant pas à la base se rejoignent au sommet. Le métal utilisé est de l’acier spécial nommé Corten dont la principale qualité est que sa rouille le protège contre une oxydation plus profonde.
Voici donc neuf poutres géantes rouillées dominant la Promenade des Anglais… ?
Quelle signification peut avoir un tel monument ?
Personne ne manque d’imagination pour donner une explication quelconque à n’importe quoi…Mais que dit  Bernar Venet son auteur à ce sujet ? « Mes œuvres ont leurs propres identités ; je ne leur donne ni sens, ni symbolique. »
La conclusion me semble évidente, entre les 30 grammes de matière fécale de Piero Manzoni et les 94 tonnes de métal et de béton de Bernar Venet la différence n’est qu’une question de poids, celle de matière est sans importance. Les échelles sont différentes mais nous examinons clairement la même mystification liée au même système.
 En 2010 quand les 94 tonnes de métal et de béton furent inaugurées en grande pompe, elles étaient situées dans un parc jouxtant la Promenade mais depuis lors, un parc automobile souterrain couvert d’un jardin au niveau de la chaussée a été créé à cet endroit. Pour réaliser cela on a dû déménager le monument dans sa totalité de quelques mètres pour le replacer au milieu de la Promenade, entre les voies de circulation.
Bien sûr : «
— On imagine aisément les coûts de tels travaux…
— Certe, l’œuvre est un don de l’artiste.
— Par contre, le prix des poutres géantes, du socle, la construction, le déménagement…Est-ce que tout est gratuit ?
— Tout est financé par des associations privées.
Ne cherchons pas…»
On sait évidemment comment fonctionne le bonneteau… Entre associations privées et services publics il existe de subtiles passerelles…Quand les politiciens décident ce que la sphère financière leur conseille, cette dernière, par magie, trouve toujours les moyens financiers… grâce à la pompe-à-fric précédemment décrite.
 À Nice une autre œuvre monumentale de Bernar Venet, «L’arc de 115.5°» trône au milieu du jardin Albert 1er. . L’installation de cet énorme arc date du «règne» du député-maire et ministre Jacques Médecin, qui, à la fin de sa carrière en 1992,1995, 1998 fut plusieurs fois condamné à la prison pour diverses affaires de fraude et de corruption.







Le monument de Bernar Venet vu du cap de Robacapeu (Robe et chapeau en langue niçoise, ce cap est très venté). À droite derrière l’immeuble jaune clair on peut reconnaître l’opéra de Nice. On voit que le monument domine de sa silhouette sombre les immeubles qui l’entourent.
À Nice le 2016-0714  Jean-Pierre Cavelan


Pour en savoir plus sur l'auteur du Procès de l'Art :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Archdeacon
Pour visionner l’article original en esperanto on peut aller ici
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/la-proceso-de-larto.html
Pour obtenir la revue La Gazeto
http://osiek.org/lagazeto/fr.html
Pour lire ma réaction sur ce blog
https://kavlanblog.wordpress.com/2016/07/14/reaction-au-proces-de-lart/
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http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/reago-mia-al-la-proceso-de-larto.html
Pour me retrouver dans mon atelier de peinture
http://www.yanpetro-kavlan.fr

Le procès de l'Art (Ernest Archdeacon)

AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR : Ce texte fut vraisemblablement rédigé en 1934 en Espéranto mais sa première publication date du 2015-01-01 dans La Gazeto n°175. Ceci n’est qu’une proposition de traduction en français.
Jean-Pierre Cavelan
Il est intéressant dans la mesure ou il témoigne d’une attitude face à l’Art de la part d’un homme intelligent, sincère et idéaliste. Il contient des erreurs mais « Eraro homa estas nur persisti diablas »

LE PROCÈS DE L’ART
Vous savez sûrement, chers «samideanoj»(samideanoj = camarades espérantistes) , que durant ma vie entière, j’ai constamment combattu soit pour le progrès, soit contre tous les préjugés nocifs.
À l’heure actuelle, je pense critiquable une inclination excessive et inappropriée à l’art de nos compatriotes, alors qu’une crise afflige le monde.
Le besoin principal de l’homme est de se nourrir et de s’habiller et potant, une incroyable multitude d’artistes gâche vainement d’immenses surfaces de toiles à produire des peintures presque toujours pleines de démence, tandis que d’innombrables écrivains gaspillent des tonnes de papier : Ils feraient mieux de cultiver des pommes de terre, légumes ou d’élever de la volaille, ce qui leur procurerait de quoi vivre puisque leurs œuvres invendues ne risquent pas de les nourrir.
Pendant la crise actuelle nous devons avant tout, produire les denrées nécessaires.
Je provoquerai d’inévitables protestations indignées parmi ceux qui se nomment artistes, en défendant cette thèse que l’art est un rêve, une illusion sans réalité d’aucune sorte, et une utilisation détestable de l’activité humaine. Son développement dans une nation, au détriment de la science, est un signe de dégénérescence et non de progrès.
Les hommes s’efforcent toujours de perfectionner leurs conditions d’existence sur une planète très souvent inhospitalière où le hasard les a placés.
Les scientifiques, constamment tournés vers le réel, ont consciencieusement exploré les murs de notre prison terrestre, l’on améliorée par un travail méthodique et patient.
De fait ils ont réussi à allonger la vie, à accroître le confort, la production agricole, etc… les artistes au contraire, ne connaissent pas les recherches méthodiques, ils n’expriment par le pinceau, le ciseau ou la plume que leurs « rêves » personnels, ne voulant le plus souvent, que s’imposer à leurs contemporains.
Pourquoi donc les critiques créèrent-ils cette locution insignifiante : « Les règles de l’Art » ? L’assemblage de ces deux mots est une évidente absurdité.
L’Art n’a jamais eu, ne pourra jamais avoir de règles : Il aura toujours différentes formes selon les divers cerveaux humains.
Les critiques sur l’art sont aussi illogiques que la préférence d’une femme ou d’un sport.
Tous les passionnés d’art sont pris dans une hallucination collective comparable à ces fakirs tourneurs, qui sous l’emprise d’une excitation religieuse, l’inhalation de parfums enivrants, etc… finissent par tourner ensemble sans comprendre ni savoir pourquoi.
Il est amusant à l’extrême de voir la manière actuelle de penser des hommes qui détestèrent violemment Wagner quand sa musique fut importée en France. Les mêmes, peu de temps après, le décrétèrent le plus grand génie de l’humanité, et, nièrent à nouveau son génie, parce qu’il avait commis le crime d’être d’origine allemande.
On constata une « comédie » analogue avec le musicien Bizet, à l’occasion du formidable bide de Carmen, dont le mérite inégalable est proclamé de tous aujourd’hui.
Puisque nous parlons musique, est-ce que nous ne constatons pas aujourd’hui que les instruments mécaniques remplacent presque partout les artistes.
Vous m’objecterez peut-être que les machines ne reproduisent que des airs ou des pièces musicales précédemment chantées ou jouées par les artistes : Je réponds, que, très souvent les artistes ne sont plus nécessaires.
Longtemps avant le perfectionnement des phonographes, on fabriquait de nombreux pianos ou orgues mécaniques fonctionnant sans l’intervention d’un musicien, parce que les notes musicales étaient directement transcrites soit par des cartons convenablement perforés, soit par des clous fixés sur un cylindre spécial.
J’ajouterai que ces instruments peuvent atteindre dans le jeu, une maîtrise et une rapidité absolument inégalable pour un interprète humain quel qu’il soit : Celui-ci n’a que dix doigts, alors que les machines en possèdent un nombre illimité, et, par ailleurs, elles ne sont nullement gênées, comme la main humaine, qui ne permet d’atteindre qu’une amplitude maximum de dix notes.
Si l’Art avait une réelle existence, il aurait des règles devant lesquelles tous se plieraient : on ne pourrait pas plus discuter la beauté d’une œuvre artistique que du carré de l’hypoténuse. Et, au contraire, nous voyons les amateurs d’art divisés en deux partis complètement inconciliables.
En examinant maintenant la peinture, nous constatons les mêmes désaccords.
Un jour, pour le peintre Bouguereau, la moitié de la France déclara qu’il avait un énorme talent, un autre jour qu’il n’en avait plus aucun.
Tout le monde connaît l’histoire du peintre Millet qui ne connu sa vie durant aucun succès et mourut dans la misère. Maintenant ses peintures, comme l’Angélus, ont été vendues un million et plus.
– Meissonier, au contraire, connut la gloire de son vivant, maintenant ses œuvres ont perdu presque toute valeur. La même chose s’est produite pour le fameux Édouard Detaille, etc…
– Claude Monet, Manet, Picasso, etc. ont souvent été refusés dans les salons officiels, ils jouissent maintenant d’un formidable succès. Qui avait raison ? Les amateurs d’hier ou ceux d’aujourd’hui ?
De nouveau, je raisonnerai comme pour les musiciens. Les peintres peinent à reproduire la nature et je prétends que les photographes modernes et les cinéastes, à l’aide de la seule lumière, en un centième de seconde, réalisent des images plus parfaites que le les peintre les plus fameux actuels au bout de laborieux efforts. Je préfère sans hésiter, commander à n’importe quel photographe parisien, qu’au célébrissime Van Dongen, par exemple. J’aurais une certitude de ressemblance au modèle bien meilleure, et du même coup réaliserais une appréciable économie.
Nous voyons aussi tous les jours, sur les écrans de cinémas, d’admirables paysages bien supérieures selon moi à toutes les peintures connues. Maintenant des films en couleurs sont splendides. Cucaracha-kriterio (Techni-color) se rapproche de la nature.
Il est étonnant que les artistes ne délaissent pas l’art en grand nombre car ils ont entendu cent fois, même de la part de confrères, qu’ils ne vaudront jamais rien comparés aux artistes de la Grèce antique, datant de trente siècles.
Tous, presque à l’unanimité en conviennent, nos plus fameux peintre et sculpteurs ne peuvent en aucune manière rivaliser avec Apelle et Phidias. Quel découragement pour les artistes actuels !!
D’ailleurs en art, la mode se fait de plus en plus changeante, les artistes doivent deviner la tendance de demain. C’est une loterie de pur hasard.
Vous connaissez bien l’actuelle querelle entre les peintres modernes et les traditionalistes. Les premiers maintenant, ne sont assez d’avant garde et sont complètement dépassés par les cubistes, dont la clientèle augmente.
Dans la littérature, les mêmes désaccords se retrouvent. Vous savez que le poète français François Coppée, qui devint académicien, fut considéré par la majorité de nos littéraires comme n’étant à peine capable de faire des vers que pour des comptines, que Georges Ohnet, dont les romans atteignaient les plus grands tirages enregistrés en France, était considéré, dans le milieu littéraire comme une ridicule nullité.
Vous savez aussi que Paul Valéry depuis peu est devenu membre de l’Académie Française, alors que la majorité de nos compatriotes et moi même considèrent que ses vers sont complètement incompréhensibles.
De la même manière notre gouvernement a attribué à la poétesse comtesse de Noailles, récemment décédée la croix de Commandeur de la légion d’honneur, le plus haut grade jamais attribué à une femme. Bien que ses poésies, dans leur majorité, sont impossibles à comprendre.
Un jour , on reprocha aux poètes comme Maeterlink, Verlaine, Mallarmé, etc… leur incompétence, c’est pourquoi les générations actuelles doivent solennellement demander pardon et réparer le malentendu des prédécesseurs.
Parlons un peu de l’art des toilettes féminines : Pourquoi jugeons-nous grotesque ce que nous avons considéré autrefois admirable au plus haut point ? Il y a peu on admirait les femmes aux tailles de guêpe et par contraste, pourvues d’énormes fesses et poitrines. Ce qui vait pour conséquence de les amener à se serrer la taille jusqu’à la suffocation : Il s’en suivit chez elles, de très graves maladies. Elles ajoutaient à leurs postérieurs et poitrines des rembourrages et un jour adoptèrent la crinoline. De nos jours, elles sont obligées de se faire plates comme des limandes. Où est la vérité ???
Mais encore : Vous pensez sans doute que les plus beaux types féminins sont en Europe, peut-être en France ?
Qu’est-ce qui vous prouve que la véritable beauté ne réside pas chez les hottentotes, qui ont, dans le monde, la réputation pleinement méritée de posséder d’admirables reliefs mammaires et fessiers. On peut légitimement en déduire que les européennes sont les produits dégénérés de notre vieille civilisation leur ayant fait perdre les reliefs des reliefs naturels que les hottentotes ont fièrement conservés.
Autre exemple : Il y a quelques temps on se querellait sans fin à propos de l’esthétique des automobiles : Tous les artistes rabâchaient qu’un cheval artificiel serait nécessaire à l’avant pour amoindrir leur abominable laideur. Combien cette thèse nous apparaît stupide aujourd’hui !
Quand comprendra-t-on à la fin, que l’esthétique théorique ne peut exister, que la seule indiscutable beauté d’un objet est la parfaite conformité à ses futurs services : Cette conformité ne sera connue qu’après un complet perfectionnement. Maintenant, il semble que pour les automobiles, on atteint une forme définitive qui se rapprochet le plus possible de celle de l’obus, pour une parfaite pénétration dans l’air : Ces formes sont imposées par les scientifiques, contre les artistes, obstinés dans leurs antiques et irrationnels concepts.
Personnellement je ne comprends l’art que comme un auxiliaire de la science.
Le scientifique définit les meilleures formes pour l’objet, en fonction de son usage et l’artisant le réalise selon ces définitions avec toute sa capacité artistique.
De la même manière, je ne comprends pas les littérateurs qui ne se préoccupent de l’art que pour lui même, et dont les œuvres n’ont pas pour but la vulgarisation d’un progrès scientifique ou social. Malheureusement, cette préoccupation semble de plus en plus rare chez nos auteurs modernes.
Je conclus :
Puisque nos artistes eux même constatent qu’ils n’ont en rien progressé en comparaison de ceux qui vivaient avant le Christ on est inévitablement conduit à rayer l’Art de la liste des connaissances humaines dignes d’être cultivées.
Au contraire, personne ne me prouvera que l’aviation et la téléphonie sans fil ont été découvertes avant le début de notre ère.
Ce que l’on nomme art n’est qu’un rêve des hommes, peinant pour améliorer nos conditions de vie terrestres. Ne pouvant résoudre par une recherche scientifique, les graves problèmes de notre existence, il essaient de trouver, par un art, une solution rapide : Ils espèrent diminuer les misères de notre vie actuelle en lui d’imaginaires améliorations. Ils essaient ainsi, de masquer les regrettables imperfections de notre pauvre humanité.
En fait, les artistes ne représentent les objets qu’en fonction de l’embryonnaire état de la science humaine qui n’a pas encore fixé mathématiquement leurs formes les plus parfaites.
D’ailleurs, il est indéniable que les artistes, en peinture, littérature, poésie, etc. sont le plus souvent conservateurs, à quelques rares exceptions près.
J’ai souvent essayé de démontrer à des écrivains célèbres, l’énorme intérêt de l’espéranto jusque dans leur spécialité littéraire et je me suis toujours heurté à leurs cerveaux hermétiquement clôts et systématiquement aveugles devant ce progrès évident.
Notre fidèle ami Rodo, qui parmi les artistes, est une notable exception à cet attristant constat, pourra sans doute nous dire s’il s’est, oui ou non, souvent efforcé de rallier quelques uns de ses confrères à notre cause et de dénombrer ses succès à cet égard. Sa liste ne sera sûrement pas longue.
Il est indubitable que les progrès incessants de la science nous conduiront à l’établissement d’une forme unique pour tous les objets utilitaires en les adaptant à leur usage. L’art est un hochet pour l’enfance de l’humanité, mais demain art et une utilité scientifique se fondront en un alliage. L’art ne progresse en aucune manière, quand la science marche à pas de géant en suivant une progression géométrique.
Petit à petit, toutes les sciences, maintenant très diverses, se réuniront en embrassant tous les arts qui sont leur forme embryonnaire. La science offre déjà un grand nombre de solides marches d’escalier, que les scientifiques du monde entier escaladent avec un étonnant succès.
S’élevant d’un progrès à l’autre, par un travail laborieux de plusieurs siècles les hommes atteindront la science intégrale, ce que Dieu était pour les croyants, le symbole inatteignable jusque là. Et vraisemblablement ils réussiront à s’asseoir à sa droite.
Ernest Archdeacon
Pour en savoir plus sur son auteur :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ernest_Archdeacon
Pour visionner l’article original en esperanto on peut aller ici
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/la-proceso-de-larto.html
Pour obtenir la revue La Gazeto
http://osiek.org/lagazeto/fr.html
Pour lire ma réaction sur ce blog
https://kavlanblog.wordpress.com/2016/07/14/reaction-au-proces-de-lart/
Mia reago en esperanto lokiĝas ĉi tie
http://esperantumado.blogspot.fr/2016/07/reago-mia-al-la-proceso-de-larto.html
Pour me retrouver dans mon atelier de peinture
http://www.yanpetro-kavlan.fr
Ce texte fut vraisemblablement rédigé en 1934 en Espéranto mais sa première publication date du 2015-01-01 dans La Gazeto n°175. Ceci n’est qu’une proposition de traduction.
J’invite les espérantophone à m’aider à améliorer ma traduction.

lundi 25 juillet 2016

La reguloj de l’Arto

La reguloj de l’Arto

Kiam mi unuafoje legis la artikolon de Ernest Archdeacon « La proceso de l'Arto »,
mi reagis per « Reago al la artikolo la Proceso de l’Arto ».
Nun, mi dezirus reveni al la teksto de E.A. ĉar mi pensas ke mia unua reago povas
indukti la eraron ke mi aprobas ĉi tiun « La proceso de l'Arto ».
Tiom pli ke intertempe diskrete enketinta, mi surprizita ekkonscias,
ke multaj personoj, senpripense same opinias kiel Archdeacon.
Mi do devas precizigi mian opinion pri ĉi tiu artikolo :
L
a aŭtoro estas sincera sed li eraras.
Lia konviko estas, ni rememorigu lian tezon :
« 
…l'arto estas sonĝo, iluzio sen iu ajn realeco,
kaj uzado tute ne ŝatinda de la homa agemo. »
Sur kio apogis sin la polemikisto ?
Fakte, li havis nur unu solan argumenton kiu resumiĝas tiel ĉi :
«La taksado de l’arto estas subjektiva
Tio kion neniu povas kontesti.
Archdeacon aldonas : « La reguloj en arto ne ekzistas. »
Tie ĉi, mi opinias ke l'aserto falsas.
Sed lia plej frapokula eraro lokiĝas en lia konkludo :
…do « l'arto … estas uzado tute ne ŝatinda de la homa agemo.»
Aliiel direble :
L'arto malutilas al la homaro kiu devus nur kulti al ia diigota scienco.
Sed ĉi tiu deduktado estas tute ne logika kaj mi ĝin korektus tiel ĉi :
La taksado de l'arto estas subjektiva do la ĉefa utilileco de l'arto
povas lokiĝi en la rilatoj inter artisto kaj lia publiko.
Ĉi tiu publiko povas limigi sin al si mem, se la artista praktikado
povas helpi iun en la elportado de la vivo kaj de la mondo…
Revenu ni al la vorta kunmetado « La reguloj de l'Arto » kiun Archdeacon
rigardas kiel sensignifan.
La artoj, mi insiste asertas : Ĉiuj la artoj havas regulojn.
Estas vere, ĉi tiuj reguloj estas evoluemaj, ili neniam ĉesis sian ŝanĝadon laŭ la epokoj
kaj ili estas diversaj kaj propraj por ĉiuj kulturoj. 
Sed tio tute ne malpermesas al ili ekzisti.
Cetere, estas dank'al la posedo de kelkaj nocioj pri ĉi tiuj tempaj kaj lokaj regulojn
ke la spektanto povas senti emocion el la verkoj kiuj sin prezentas al li.
En ĉi tiuj reguloj, sendube tre multnombraj, mi distingas unuelan kiun mi rigardas kiel
universala, mi ĝin nomas Efikeco kiu povas resumiĝi tiel ĉi :
Obteni la maksimuman efekton per la rimedoj minimumaj.
Estas dank'al la kono de ĉi tiu regulo ke mi klasifikis Esperanton inter la plej grandaj ĉefverkoj de l'Arto. *
Sed mi ne volas malŝpari, nek oktetoj, nek paperon, nek tempon por demonstri la utilecon de l'arto en ĉiuj
ĝiaj formoj, kaj pri ĝiaj perversaj aspektoj mi jam parolis en mia unua artikolo « Reago al la Proceso de l’Arto »

* Mi aŭdas la kritikulon rebati « Sed lingvo ne estas arto. ».
Tamen estas tio kion iuj riproĉas al Esperanto « …esti artefarita ». 

Tio al kio mi respondas ke la propreco de artaĵo estas precize esti « artefarita » t.e. kreita kun arto.

Ĉi tiu artikolo sekvas ĉi-tiujn :


vendredi 15 juillet 2016

Reago mia al la Proceso de l'Arto

Reago al l'artikolo
« La proceso de l'arto » de Ernest Archdeacon
Traduction en français de cet article visible ici :

Leginte la artikolon « la proceso de l'arto » Ernest Archdeacon mi tuj pensis al Marcel Duchamp
« kaj siaj « ready-made » (« jamfaritaĵoj » aŭ « finfaritaĵojn ») kies konategas la legendoza Fontano (1917), fakte serie farita pisejo, ktp… » http://eo.wikipedia.org/wiki/Marcel_Duchamp  :
Jen unuela legendoza Fontano de Marcel Duchamp datumita de 1917.
Ekzemplero estas videbla en la Musée d'Art Moderne de Paris.


 Jen alia Fontano de Marcel Duchamp modifita de Pierre Pinoncelli en 1993. Ĝi lokiĝas en la muzeo MAMAC de Nice.
(Pierre Pinoncelli, alias Pierre Pinoncely)

Ĉi tiuj ekzempleroj, inter aliaj, montras ke la proceso de l'arto estis farita de artistoj mem kiuj elektis nuancon de sento sur ronda paletro kiu iras de « Artas ĉio al ne estas arto ! ». En la XXa jarcento, l'arto estis juĝita, kondamnita kaj ekzekutita.

Eblas ke ĉi tiuj « verkoj » ankoraŭ provokas por kelkaj spektantoj koleron kontraŭ iliajn aŭtorojn…Sed la kolero blindigas kaj oni kvietiĝu por lasi sian lokon al racia pripensado.
Cetere mi citu alian « artiston, plastikiston » Piero Manzoni. En majo 1961, li estis irinta ankoraŭ pli malproksime en la sama irado kun siaj « Merdoj de
Artisto »…pri kiuj ĉiuj la detaloj estas troveblaj per Internet).
La bildoj parolantaj per si mem, oni povas konstati ke la ideo kiun « La proceso de l'arto » de Ernest Archdeacon esprimis en esperanto enskribiĝas en la historio.
Oni ne povas diskuti kun mortinto…do, restas nur logika sinteno rilate al ĉi tiu« Proceso de l'arto » : rigardi la tekston kiel artaĵon kaj obteni humuran paradokson.
Juĝinte kaj kondamninte l'arton, Ernest Archdeacon kreis artaĵon same kiel « Le Bourgeois gentilhomme » (La Nobel-burĝo de la franca verkisto Molière) faris prozon sen tion scii.

Sed kie lokiĝas la justeco ? Sen advokada defendo proceso aspektas nur akuzosenca.
Se la teksto de Archeacon estas artaĵo, sendepende de ĉia esenca valoro, ĝi permesas cerbumi, mediti kaj eĉ malfermas la kampon al pli larĝa pripensado.

Kl'arto estas tute subjektiva afero, jen evidentaĵo.
Neniu aparato permesas mezuri la ies ajn artistan valoron.
La fakto ke, kun ĉiuj la superlativaj, rilativaj aŭ absolutaj nuancoj, oni povas ŝati aŭ malŝati verkon, verkaron, artiston, ne estas racia argumento por kondamni aŭ decidi ke l'arto ne ekzistas, aŭ male, senkulpigi l'arton en ĉiuj ĝiaj aspektoj.
Ne mankas personoj tute ne sentemaj rilate al unuela arto kaj eĉ, al ĉiuj la artoj. Por ilustri ĉi tiun ideon sufiĉas pensi al blindulo kiu ne vidante, ne povas ricevi emocion de bildo. Sen esti tute blinda, por kolorblindulo kolorriĉa bildo ne valoras pli ol la sama en nigroblankoAl denaska surdulo, ĉu muziko povas doni emocion ?
Krom la percepteblecoj, ne sufiĉas vidi, aŭdi, kaj pli ĝenerale uzi siajn sentojn por emociiĝi pro « arta stimulado ». La sentemeco ligiĝas sin al tiom da faktoroj kulturaj kaj personaj ke oni ne malofte renkontas handikapulojn pri l'arto.

Post ĉi tiu preamblo mi proponas al vi mian ateston :
« Mi sentas min pentristo ĉar de ĉiam la kreado de bildo emociigante min, ekvilibras mian psikon, tion dirinte, mi bone konscias ke deklari sin pentristo, do eventuale "artisto", estas depostulo valorigebla nur de la spektanto. Miaj bildoj povas lasi vin senreaga aŭ eĉ tute malplaĉi al vi. Mi akceptas ĉi tiun situacion tiom pli facile ke se iuj pentristoj, eĉ tute nekonataj, emociigas min, aliaj famegaj lasas min sen reaga aŭ eĉ povas min enuigi.
Resti sen reago ne estas pli hontiga ol emociiĝi. La juĝo en valoro de arta verko estas nur intima kaj persona sento.»
Difini l'arton ĝenerale kaj aparte la pentron ne facilas, sed mi pensas povi distingi kion, por miĝi ne estu :
La pentro ne estu nova religio, kiu kunkulpante kun monavida spekulado kaj trompsistemo, koruptas kaj mistifikas naivan publikon. Mi poste revenos je ĉi tiu ideo*.
Pentri liberigas la imagon, dank'al tio, la dialogo kun si mem kaj eventuale kun la aliaj pli faciliĝas.
Vehiklo de la imago, ne pli ol alia arto, la pentro ne permesas eksplicitigi la ideojn.
Por reale komuniki, interŝanĝante informojn kaj ideojn, lingvo necesas.
Por komuniki kun sia najbaro loka lingvo ne nur utilas, sed indas esti amata de siaj bonŝancaj parolantoj.
Por sin liberigi el ĉia etnocentrismo, Ilo (Internacia Lingvo) restas la sola solvo. Oni des pli bone ŝatas la lokon kie oni vivas, ke oni ne sentas sin enfermita en ĝi, ĉi tiu amo de la libereco kondukis min al lerni kaj praktiki la lingvon Esperanto.

Krome iam mi renkontis la zetetikon, kiu estas interesa maniero por ekzameni la mondon. Zetetiko kiu trovas sin je la fundamento de la scienca metodologio kaj de la teknika progreso, kiu estas fakte la malo de ideologio.
Jen kial, Pentro, Esperanto, Kritikpensado nepre necesas al mia imageca libereco.

Jen anekdoto : Iam mi konfesis mian denaskan ateismon al maljuna katolika pastro kies nomo estas Josefo kun kiu mi amikiĝis en tre tolerema reciprokeco. Ni kune filozofiumis kaj nia konversacio kondukis min al la demando : « 
— Kion ci intime opinias ? Mi vivas sen religio kaj neniam sentis emon al iu ajn neracia kredo. La transcendeco estas fremda al mia penso. Ĉu mi estas normala ? Ĉu mi ne estas mense kripla ? Ĉu ne mankas al mi io kion ladiokredantoj posedas ? Ĉar fakte la kredantoj multe pli nombras ol la ateistoj kaj mi ne ignoras ke multe da ili estas malpli stultaj ol mi.
Jen lia respondo : «
— Ci tute ne estas kripla. Estas ni la kredantoj kiuj bezonas la lambastonon de la religio.»
Mofte repensis pri la amika respondo de la « patro Josefo »… Eble la pentro ludas por mi la rolon de lambastono, lampeniko, lamkrajono

Sed memoru pri la « *»kiun mi notis antaŭe post la ideo :
« La pentro ne estu nova religio, kiu kunkulpante kun monavida spekulado kaj trompsistemo, koruptas kaj mistifikas naivan publikon. »
Pardonu se mi denove citas mian propran prozon sed ĉi tiu ideo multe gravas por mi (verŝajne mi retrovas ideon de Ernest Archdeacon…)

Nu, l'arto (eĉ la « nuntempa arto »)ekzistas sendepende de nia sentoj rilate al ĝi.
Jen la grava demando :
Kial fekaĵo en la reala senco de la vorto (ĉar ni ne forgesu ke la verkoj de Piero Manzoni en 1961 « Merdo de artisto ») prenis intertempe valoron « mone » multe pli ol oro ? Ni ne rajtas ignori notindan fakton, hodiaŭ 30 gramoj da fekaĵo en skatolo de Piero Manzoni valoras ĉirkaŭ 30500 €.

Mi konfesu ke dum jardekoj mi atendis trovi respondon…sed nun necesas montri la kuraĝon pri kiu parolis Jean Jaurès «… La kuraĝo estas serĉi la veron kaj ĝin diri ;… »
Nu, jen do kontrolebla realo :
L'arto, ekde la prahistorio, estas ilo de povo por la ĉefoj, ŝamanoj, reĝoj, imperiestroj, diktatoroj, religiestroj, politikistoj kaj por ĉiuj la regantoj de triboj, societoj, komunumoj, nacioj.
En nia epoko, de unu jarcento, sur nia tero, la superpovo estas financa, tio signifas ke malgrandaj komunumoj de riĉegaj uloj kies sola priokupo estas per ĉiaspeca spekulado la monprofito, estas la financa sfero, alias « La merkatoj », kiu posedas la realan povon.
Sed vi povas rebati : « 
— Estas ankaŭ la politika povo kiu partoprenas en la regado de la mondo. 
— Tute ne, por posedi la povon necesas posedi la forton kaj por posedi la forton, necesas posedi la monon. La mono nuntempe, estas posedata nur de la financa sfero. La reelekto de la politikistoj dependas de la decidoj de la financo. Sekve, la politika povo estas je la servo de la financa povo.
— Bone sed kiel ĉi tiu fenomeno rilatas kun nia nuntempa arto ?
— Nova evidentaĵo :
La nutempa arto permesas krei valoron sen krei riĉecon.

Jen la vera gralo de la financa sfero « Krei valoron sen bezoni krei realan riĉecon », ĝi konsistigas do la plej efikan financan pumpilon.
— Sed ĉi tiu pumpilo funkcias je la dependo de la spekulantoj. Aĉetante « Merdon de artisto » ĉi tiuj riskas sian monon …Ĉu ?
— Ja, kelkaj diletantaj kolektantoj povas eventuale perdi monon se ili ne tute komprenis kiel funkcias la sistemo sed la profesiaj spekulantoj povas sendanĝere investi fortunojn. Sufiĉas posedi la rimedojn necesajn al siaj ambicioj… »
Jen kiel funkcias la financa pumpilo :
Artistigisto de artisto investas ne en unuela verko sed en lia tuta verkaro. La artisto estas ligata al la artistigisto per kontrakto kun tre precizaj klaŭzoj, ĝenerale la kaŭzoj estas leonecaj, tio estas, « je la sola profito de la artistigisto ». La artistigisto zorgas pri la famigado de la verkaro. Oni organizas ekspoziciojn en muzeoj privataj aŭ publikaj (apartenantaj al la urbaj, regionaj, naciaj komunumoj) kaj en multaj diversaj lokoj kie pasas publiko.
Per la agado de la kulturaj institucioj privataj aŭ publikaj, dank'al la mono privata kaj publika, la verkaro estas iom post iom valorigata kaj oficialigata.
Ĉiuj la informrimedoj kunlaboras kun profito, en la procezo de famigado kaj oficialigado per larĝa reklamado de la verkaro. Kiam la verkaro estas sufiĉe famigita oni komencas organizi publikajn vendojn en kiuj la aĉetotaĵoj estas jam aĉetitaj je antaŭvidita prezo kreante ekan kvoton kaj tiam la spekulado povas komenci…Do por la artistigisto kiu konas sian metion la risko estas kvazaŭ nula, li povas nur gajni.
Por la politikistaro la afero estas ankaŭ interesa ĉar ĝi havas sian rolon en la sistemo. La arto estas kampo kie la politikisto povas agadi en la postrestaĵo de povo kiu restas al li (Ni ne forgesu ke la politikisto perdis la rektan financan povon.). Do, la politikisto per simplaj decidoj
povas partopreni en la promociado de verkaro, kaj do
ricevi kompensadon, ekzemple helpon por konservi sian postenon… »

Kiel kontroli la realecon de ĉi tiu sistemo ?
Ekzemple, sufiĉas legi la programojn de la artaj okazintaĵoj. La patroneco, la subvencio, la mecenato estas ie skribitaj sur la noticoj. La partoprenantoj en la sistemo ne estas kaŝitaj…Oni povas legi la nomojn de la entreprenoj, asocioj, oficialaj organoj, ministerioj kiuj partoprenas al la kultura evento.
Preterpasante, ni rimarku ke neniu partoprenanto en la procezo povas al si mem riproĉi malmoralan sintenon aŭ agon. Ĉio estas, ĝenerale, laŭleĝa. La leĝo estas farite per ĉi tiuj kiuj ĝin uzas…
Kroma pripenso :
En politiko la ĉefa rolo de la nuntempa arto estas mistifiki la popolon.
Antaŭ frenezaj kaj megalomaniaj verkoj** (denove mi aldonas** ĉar mi pensas pri aliaj ekzemploj…), la popolo reagas tiel ĉi :
« — Mi ne komprenas ĉi tiun arton. Sed ĝi tiom multe kostas ke verŝajne la politikaj decidantoj estas ege pli inteligentaj ol mi…por ne ŝajni pli stulta ol mia propra estimo mi fajfetante preterpasas. »
La homamaso ne povas imagi ke la monamaso kiu nutras la trompantan spekuladon estas pumpita el sia propra poŝo de impostpaganto kaj ke la sento kiu estas sugestita al li estas tute maldemokratia. »

Ni konkludu : Ernest Archdeacon havis bonan intuicion eĉ se liaj argumentoj ne estas tute konvinkaj pro la fakto ke en lia epoko oni ne ankoraŭ povis tute kompreni la evoluon de nia tutmonda societo.

L'arto estus do, kondamnita…sed kion povus diri defendanta advokado ?
« — L'arto vera ne povas esti limigata al la oficiala rezulto de freneza monavideco.
Oni renkontas l'arton kiam oni ne atendas ĝin. Kiam alia homo provokas emocion en vi…jen, tio estas arto.
Ne gravas la mona valoro, gravas nur la emocia riĉeco de l'artaĵo.
Sentema homo ne bezonas advokadon por renkonti kaj rekoni l'arton ĉie kie ĝi povas ŝpruci neatendite. Oni povas facile distingi l'arton el la ĉarlatanaĵoj, sufiĉas retrovi sian infanan animon kaj eviti la inhibicion de senfruktodona cerbumigo.
Ni pensu ĉiam al la « La novaj vestoj de la Reĝo » la fabelo de H.C. Andersen kaj ni restu la sincera infano kiu ekkriis « — La reĝo estas nuda ! ».
Ni kuiru, skulptu, desegnu, pentru, muziku, dancu, kantu, dekoraciu, teatru, spektu, ridu, ploru, aplaŭdu, amu, ĝuu…L'arto estas ĉie kie la homo al la homo donacas emocion.
Sed samtempe ni bone konsciu ke la oficiala arto, en sia financa en kaj spekula dimensio, estas ankaŭ grandskale maldemokratia trompado kiu ŝtelas la popolon.
Preterpasanta penso :
Pri la artistoj kiujn mi citis, kiel Marcel Duchamp, Pierre Pinoncelli kaj Piero Manzoni ni ne juĝu kaj kondamnu ilin. Ili faris sian laboron de « kreistoj », ili kreis subversajn verkojn kiuj evidentigas la manieron laŭ kiu funkcias la nuntempa artosistemo : Sufiĉas ne erari en la « legado » de iliaj verkoj…
Ne estas ili la ĉefaj kulpantoj en la kreado de la ŝtela sistemo nomita « Nuntempa Arto » kiu pumpas el la popola poŝo por ĉiam pliriĉigi la riĉegulojn. Ni ne konfuzu inter la diskonigantoj, eble tamen iom kunkulpantaj, kun la veraj monavidaj kulpantoj kiuj organizante la mistifikadon enpoŝigas la ĉefan profiton.
Nun ni komprenas la sistemon mi reveni do al miaj ĉi supraj **…

Megalomaniaj verkoj 
(Fotoj estas troveblaj ĉi-sube…)

Ni ekiras denove el unuela konkreta ekzemplo :
En Nice (Nico sur Lazura Marbordo en Francio) monumenta skulptaĵo estis starigita sur Promenade des Anglais (Promenejo de la Angloj).
La inaŭguro okazis la 31an de majo 2010 kun Christian Estrosi la urbestro de Nice kaj Nicolas Sarkozy tiama Prezidento de la Respubliko.
La verko mesuras 30 metrojn alte, pezas 54 tunojn kaj estas fiksita al la grundo per soklo el ŝtalo kaj betono kiu pezas 40 tunojn. Ĝi estis tiam famigita kiel la plej peza verko en la publika spaco en Francio.
La preteksto por starigi la monumenton estis la 150a datreveno de la kunligado de Nico al Francio.
La videbla parto konsistas el naŭ vertikale klinitaj ŝtalaj trabegoj kiuj ne tuŝante sin je la bazo kuniĝas je la supraĵo.
La metalo uzata estas speciala ŝtalo nomata Corten kies ĉefa kvalito estas ke la rusto protektas kontraŭ pli profunda oksidado.
Do, jen naŭ trabegoj rustitaj superstarantaj La Promenejon de la Angloj… ?
Kion signifon povas havi tia monumento ?
Ne mankas imago al iu ajn por doni ian ajn signifon al io ajn… sed kion diras Bernar Venet la aŭtoro pri sia verko ?
« Miaj verkoj havas sian propran identecon; mi donas al ili nek sencon, nek simbolecon. »
La konkludo estas evidenta inter la 30 gramoj de fekaĵo de la Merdoj de Artisto de Piero Manzoni kaj la 94 tunoj da ŝtalo kaj betono de Bernar Venet la diferenco estas nur la pezo. La skaloj estas malsamaj sed ni klare ekzamenas la saman mistifikadon kiu ligiĝas je la sama sistemo.

En Nice alia monumenta verko de Bernar Venet, « La Arko de 115.5° » estas videbla. Ĝi situas meze de la ĝardeno Albert 1er. . La instalado de ĉi tiu arkego datumas de la « regno » de la deputito-urbestro kaj ministro Jacques Médecin, kiu je la fino de sia kariero en 1992,1995,1998 estis plurfoje kondamnita al prizono pro diversaj fraŭdaj kaj koruptaj aferoj.




 En 2010 kiam la 94 tunoj el ŝtalo kaj betono estis inaŭguritaj kun plena pompo, ili lokiĝis en parko apud la Promenejo sed ek de tiam, tie ĉi oni kreis subteran parkejon kun surfaca ĵardeno. Por tion fari oni translokigis la tutan monumenton al kelkaj metroj sur la mezo de la
Promenejo, inter la du cirkulvojoj.
Evidente : « 
— Oni povas imagi la kostojn de tiaj laboroj…
— Jes, sed la verko estas donaco de la artisto.
— Nu, kaj la prezo de la trabegaro, la soklo, la konstruado, la translokigado… Ĉu ĉio tio estas senpaga ?
— Ĉio estas financita de privataj asocioj. Ni ne serĉu… 
»
Oni ja scias kiel funkcias la ŝtel-trikartludo…
Inter la privataj asocioj kaj la publikaj servoj estas ĉiam subtilaj pasejoj…
Kiam la politikistoj decidas tion kion la financa sfero konsilis, ĉi tiu lasta, magie, trovas ĉiam la monrimedojn…dank'al la priparolita monpumpilaĉo.



 La monumento de Bernar Venet vidata de la kabo Robacapeu (« Robo kaj ĉapelo » pro la vento). Malantaŭ de la dekstra flava domego lokiĝas la operejo de Nice (iom pli alta kaj blanka).



Traduction en français de cet article visible ici :
https://kavlanblog.wordpress.com/2016/07/14/reaction-au-proces-de-lart/

« La proceso de l'arto » de Ernest Archdeacon  (…Elira artikolo de mia reago)